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Histoire de Pula

Légende

Selon une de nombreuses légendes, la fondation de la ville de Pula est liée à la légende de la Toison d’Or. D’après ce récit, le peuple de Colchide poursuivit Jason et ses Argonautes afin de récupérer la Toison. Mais le décès du fils de leur roi, Éétès, leur fit abandonner leur poursuite. Croyant devoir être punis pour cela et pour n’avoir pas su récupérer la Toison d’or, ils s’exilèrent à l’endroit même où le prince mourut. D’après le géographe le plus respecté de l’Ancien Temps, Strabon, c’est ainsi que Pula fut érigée il y a plus de 3000 ans.

Époque Illyrienne

La cité illyrienne de Pula vit dans l’ombre de Nesactium, puissante capitale d’Istrie, centre administratif, politique, militaire et religieux de la région. Après la conquête romaine (177 avant J.-C.), la colonisation intensive, les liens commerciaux et la position stratégique de Pula en firent une cité commerçante prospère et la ville la plus importante d’Istrie. Pula connut, du même pas, une activité économique intense liée à la création de nouveau métiers comme: les tailleurs de pierres employées dans de nombreux édifices dans la ville de Pula et ses environs, l’agriculture, la viticulture, l’oléiculture, la pêche, la poterie qui servait au  transport de l’huile, du vin, du blé et du poisson.

Époque romaine

Au cours de la période impériale romaine (du Ier au IIIe siècle) c’est justement dans la ville de Pula que  les plus précieux monuments  de l’Antiquité en Croatie ont été construits et formé. Parmi d’autres, on distingue d’abord l’amphithéâtre de Pula, appelé l’Arène, le monument le plus fameux et remarquable de cette époque. Cet amphithéâtre, destiné à abriter des combats entre gladiateurs et animaux, fut construit au 1er siècle après J.-C. durant le règne de l’empereur Vespasien. Sa taille, 132 m de long et 105 m de large et 32 m de hauteur, laisse supposer l’importance de la ville dans l’ancien temps: c’est le sixième plus grand amphithéâtre du monde. Son plan est ellipsoïdal. À l’époque romaine jusqu’à 23 000 spectateurs pouvaient s’asseoir sur les gradins en pierre ou se tenir debout dans les galeries. Il est maintenant utilisé pour des représentations artistiques (concerts, opéra, festival du film, …) et peut recevoir 5 000 spectateurs.
Dans l’Antiquité, la ville de Pula bénéficie de tous les avantages de la civilisation romaine; elle avait des aqueducs, des canalisations, le Forum, centre de la vie politique, administrative, commerciale et religieuse, le Capitole avec des temples qui se dressaient au Forum, deux théâtres, le grand cimetière romain mentionné par Dante Alighieri au chant IX de l’Enfer dans la Comédie divine, de riches demeures, décorés de riches mosaïques et revêtues de marbre.

La cité est entourée d’une muraille longue de 1600 m. Parmi la dizaine de portes que comptait jadis Pula et ont été détruites au début du XIXe siècle, trois portes sont intégralement préservées. L’Arc de Triomphe de la famille des Serge se trouve au fond de la rue (Via Sergia) qui conduisait du Forum vers l’Est. Vu que jadis il s’appuyé directement sur la porte de la ville même (Porta Aurea), l’accent est mis sur face Ouest de l’Arc, qui est richement décorée, puisqu’elle était seule visible. Il fut érigé par Salvia Postuma, originaire de la famille patricienne des Serge, à ses propres frais, afin de  rendre hommage à trois membres de sa famille pour leur contribution apportée à la ville au cours de l’exercice de leur fonction. Selon l’inscription qui figure sur l’Arc, il a été édifié entre 29 et 27 av. J.-C. Cet impressionnant monument antique a été pendant des siècles une source d’inspiration intarissable pour de nombreux artistes, surtout Italiens, comme par exemple Michel-Ange. Au nord de la Cité se trouvent deux autres portes romaines de la ville préservées: La Porte dite d’Hercule et la Porte dite Géminée.
En dehors de la muraille de la cité se situait la nécropole, où on a trouvé beaucoup de fragments qui sont conservés au Musée d’Archéologie. A proximité immédiate de la Porte Géminée on trouve les fondations d’un mausolée de plan octogonal, construit entre les Ie et IIe siècle apr. J.-C.

Le Forum de l’époque romaine, place centrale dans l’Antiquité et au Moyen Age, était jadis bordé de trois cotés d’un portique orné de colonnes et de sculptures, tandis que sur le coté nord s’élevaient des temples. A ce jour, est préservé en son entier le Temple d’Auguste. Sa construction s’étend de l’an 2 av. J.-C. à l’an 14 apr. J.-C.

Sur le versant Est du coteau nommé Kaštel, à l’intérieur de la muraille de la ville, subsistent à ce jour des restes de l’édifice qui constituait la scène ainsi que des vestiges de gradins du petit théâtre de l’époque romaine. S’agissant de l’architecture du grand théâtre romain,  situé à l’extérieur de l’enceinte, sur la pente d’un coteau voisin, nommé Zaro, elle est aujourd’hui disparue presque intégralement; au Musée Archéologique est conservé seulement un fragment du revêtement en relief. À proximité du théâtre se trouve le bâtiment qui accueille le Musée Archéologique d’Istrie, où sont conservés de précieuses collections de sculptures et monuments, trouvés sur le territoire de la ville de Pula et d’Istrie, et concernant une longue période qui s’échelonne entre la préhistoire et le haut moyen age.

La ville de Pula jusqu’au Ve siècle

Du à sa position isolée, Pula évita les migrations et les invasions des barbares jusqu’au Ve siècle, lorsqu’elle fut conquise par les Ostrogoth, puis le Wisigoths. Durant l’Empire Romain d’Orient, la ville prospéra et acquit un rôle militaire important dans les conflits entre les Byzantins et les Goths.

Du temps de la féodalité

A la fin du VIe siècle, les Slaves commencèrent à envahir la péninsule istrienne, et la population et le commerce périclita. Les Francs, les nouveaux seigneurs d’Istrie,  instaurèrent un nouveau système féodal qui fit venir en masse les paysans slaves et croates, ce qui contrariait les cités istriennes. Mais avec le développement du féodalisme et la création des cités états, l’Istrie fit face à l’arrivée de Venise. En 1150, Pula fit allégeance à la République de Venise et en accepta les obligations  de paiement de tributs, de construction et de fourniture de galères, de participation à la guerre, etc.

Jusqu’à nos jours

C’est de cette manière que Pula s’est reliée aux objectifs de l’économie et de la politique de Venise, ce qui l’a marquée pendant plusieurs siècles à venir. Au cours du XIVe, XVe et XVIe siècles,  Pula fut attaquée et occupée par les Génois, l’armée croate, hongroise et habsbourgeoise ce qui conduisait à un dépérissement total de nombreux petits villages et agglomérations médiévales.
Le déclin de Venise avec ses guerres,  accompagnées de grandes épidémies, comme celles de peste, de malaria, de typhus et de variole entraînèrent la population de l’Istrie dans sa chute. La dégradation des édifices de caractère monumental, l’économie ruinée et la population décimée procurèrent à Pula une très mauvaise réputation. Nonobstant, grâce à son emplacement géographique et son importance en tant que ville portuaire dans le transport des marchandises, Pula n’a pas disparu. La ville fut sauvée par les colonisations systématiques des peuples croates et slaves du sud.

Après la révolution de 1848, l’empire austro-hongrois a compris la position stratégique de Pula et en 1859 décida d’y établir sa plus importante base navale. Parallèlement, commence le peuplement de la ville passant en 50 ans de 1 160 habitants à plus de 40 000!

La ville de Pula continuait donc à être décrite comme un petit village coupé du reste du monde. Pourtant, par la suite, des sommes considérables ont été investies pour financer l’assainissement et la restructuration communale et sanitaire de la ville. Ce qui lui a finalement redonné son caractère urbain.

Suite à  la construction du chemin de fer, Pula, petit à petit, assume le rôle des deux ports -Trieste et Rijeka – pour la Dalmatie, et stimule parallèlement le développement de ses deux nouvelles fonctions – la fonction militaire et la fonction commerciale. Sous la domination de Vienne, l’allemand devient la langue officielle des habitants de Pula, tandis que la langue italienne reste la langue de la vie quotidienne, parlée par de nombreuses classes sociales. Le croate, pourtant, est très vite rejeté de l’usage. C’est dans cette situation que se trouvait Pula  durant la Seconde Guerre mondiale, lors du régime fasciste. La ville, qui s’est organisée pour combattre l’antifascisme,  a subi non seulement des destructions mais aussi des représailles de la part des vaincus. Après la guerre et l’occupation allemande, Pula passe sous administration anglo-américaine. En 1947, la ville se tourne finalement vers son « hinterland » naturel – la Croatie (Conformément à la Résolution de 1943 qui définissait l’Istrie comme partie de la Croatie),  et ainsi vers la Yougoslavie. L’administration yougoslave présente à  Pula a cependant provoqué un nouvel exode, celui de sa population italienne d’Istrie, insatisfaite de son sort. Ce qui a marqué le début d’une nouvelle ère dans l’histoire de Pula qui a duré jusqu’à l’indépendance de la Croatie.

 

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